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DANTE... INTERMEZZO, MA NON TROPPO ... pour les enfants de 3 ans ???

           Quel âge ont-ils donc, ces "piccoli" et ces "piccole"? Nous en reparlerons à l'occasion de chacun des livres encore à présenter.

            Aujourd'hui, je voudrais simplement partager avec vous un témoignage étonnant trouvé au cours des lectures "dantesques", nombreuses, mises à disposition de ses lecteurs par la revue ANDERSEN (voir la rubrique PAGES, dans la colonne de droite, si vous ne connaissez pas...), et par Lorenzo COVERI qui signe un article dans le numéro de mai - 382- . L'article est en avant-première sur le site de la revue, et bénéficie de toute sorte de liens, en particulier sur l'Académie Treccani déjà citée précédemment.  Je vous le recommande vraiment, on peut le lire par chapitres, et on y fait plein de découvertes.

             Comme l'histoire, justement, que nous raconte Carmela CAMODECA. Ce n'est pas un texte de circonstance,  il a été écrit en 2016. Et Madame CAMODECA précise d'emblée qu'elle ne veut pas faire de cet épisode un cas emblématique, simplement elle témoigne. Sa petite-fille de trois ans et trois mois a été confiée à ses grands-parents pour un mois. Le premier soir elle n'arrive pas à s'endormir et pleure à chaudes larmes, nostalgie de la séparation d'avec ses parents sans doute. La nonna  Carmela essaie, pour la consoler, tout son répertoire de berceuses, historiettes, câlins, sans aucun succès. De guerre lasse, sans trop savoir pourquoi, elle commence à réciter à la fillette, à voix basse, le fameux premier chant de l'Enfer de la Divine Comédie, "jusqu'au vers 90"... Et, stupeur, la fillette arrête de pleurer et écoute dans la pénombre. Et quand la grand-mère s'arrête, elle dit, d'une petite voix: " Tu me racontes celle d'avant?". Bis de la nonna, qui, cette fois-ci, malgré la pénombre, y met un peu plus de conviction et de mimiques.

               Pendant une dizaine de soirs de suite, la fillette réclame "Nel mezzo del cammin". Et elle commence à demander le sens de certains mots du poème, "selva", "pelago", en redemandant plusieurs fois, comme un jeu. Puis voilà que, à force de répéter, nonna Carmela se trompe, elle remplace un mot par un synonyme. Intervention de la petite: "Tu as dit....", et la grand-mère doit restituer le mot exact.

              À l'étape suivante, elle a l'idée de faire écouter à sa petite-fille ce même chant dit par Roberto Benigni, et elle laisse l'enregistrement filer jusqu'à la fin. Les fois suivantes, quand elle approche du vers 90 où elle s'arrête d'habitude, petite voix:" Et tu ne t'arrêtes pas, hein, tu continues!"...

              Nouvelle surprise quand elle entend sa petite-fille, pendant qu'elle joue, ou pendant la toilette du soir, se réciter à mi-voix des morceaux du poème, avec des inexactitudes, certes, mais toujours le bon rythme et la bonne rime.

              Madame CAMODECA, qui s'est par ailleurs spécialisée dans l’enseignement de l'italien langue étrangère à l'université de Sienne, cherche dans les caractéristiques stylistiques du Chant I ce qui a pu frapper ainsi l'attention de cette petite enfant, et c'est un chapitre très intéressant que je vous laisse découvrir (avec mes habituelles excuses auprès des lectrices et lecteurs qui ne lisent pas l’italien...).

              Sa conclusion, nous y reviendrons dans les prochaines recensions: " Ayons confiance dans la langue de Dante, laissons sa poésie parler directement. Les petits enfants n'ont pas peur des mots qu'ils ne connaissent pas, ils sont intrigués, amusés; ou bien, comme dans le cas que j'ai rapporté ici, ils perçoivent inconsciemment sa limpidité, sa force émotive, et même -mais je m'avance...- sa valeur esthétique."

 

 

 

 

 

 

 

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